Napoléon Superstar
Du 1er septembre au 2 octobre, le musée d’Histoire locale propose l’exposition Napoléon Superstar dans le cadre des commémorations du bicentenaire de la mort de Napoléon.
A partir des images populaires et des objets dérivés, l’exposition propose de comprendre comment la légende napoléonienne s’est construite au XIXe siècle et comment elle a été mise en scène par son acteur principal, Napoléon Ier.
Visites guidées pour les Journées européennes du patrimoine par Philippe Tessier, responsable des Archives communales et commissaire de l’exposition : dimanche 19 septembre à 11h, 15h et 17h (dans la limite des places disponibles).
Remerciements à la Fondation Napoléon et au Musée de La Roche-sur-Yon.
De l’effigie au coryphée
Dès le début de la campagne d’Italie, en 1796, le jeune Bonaparte souhaite inspirer et fasciner ses contemporains. Excellent orateur, communicant de génie, le général construit sa propre légende. Il s’invente un « logo », le fameux bicorne, qu’il porte de travers, faisant de cette image sa marque de fabrique sur le champ de bataille et permettant une identification systématique du personnage, telle une nouvelle icône.
Les campagnes militaires qu’il conduit deviennent des outils de propagande qu’il met à son profit pour faire connaître sa personne du peuple et des politiques parisiens. Instrumentalisant son physique, il souhaite mettre en avant un personnage au visage idéalisé, inspiré des modèles antiques. Devenu Premier Consul à 31 ans, son ascension fulgurante le place dans la peau du nouveau César, figure du Peuple (Populares antiques), primus inter pares.
Prenant appui sur son illustre modèle, Bonaparte, devenu Imperator, Empereur, multiplie les outils de communication : symbolique relative et polysémique (abeille, lauriers, unicité des représentations physiques de Napoléon), censure et contrôle de l’information, discours artistique. L’utilisation de ces références encourage le développement du culte de la personnalité de l’Empereur, prenant ses racines aussi bien dans l’Antiquité classique (statuaire, monnaies, style néo-classique) que dans les références bibliques (pestiférés de Jaffa par exemple) ou l’Ancien Régime (sacre impérial).
Napoléon devient l’acteur de sa propre pièce, d’un rôle qu’il a spécialement façonné pour lui, mettant en scène son ascension et son destin pour s’offrir une légitimité populaire.