Conférence : Napoléon III et Malmaison: histoire d’une restauration
Isabelle Tamier-Vetois, Conservateur en chef du patrimoine, chargée des arts décoratifs aux Musées nationaux des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau animera une conférence sur les travaux engagés par Napoléon III à Malmaison.Lorsque l’Empereur Napoléon III rachète en 1861 le château de son aïeule, au-delà de la valeur sentimentale qu’il accorde à cette acquisition, il s’attache également à ce lieu par le symbole dynastique qu’il représente. De sa petite enfance, il garde le souvenir d’une grand-mère tendre, et du château la mémoire d’un lieu vivant. Domaine privé jusqu’alors, Malmaison change donc de statut. Sa gestion est confiée à la liste civile, sous la responsabilité du grand maréchal du palais, le maréchal Vaillant.
L’implication personnelle de Napoléon III est patente, depuis la négociation d’achat avec la reine d’Espagne jusqu’aux moindres détails du nouvel aménagement. Même s’il est entendu que la famille impériale ne résidera pas à Malmaison, le restaurer et le meubler permettra de rendre hommage à ses illustres propriétaires. C’est un vaste chantier qui attend les équipes du Garde-meuble et son administrateur Édouard Williamson.
Sous la direction de l’Empereur lui-même, les ateliers du Garde-meuble vont être sollicités pour le premier chantier d’envergure : la reconstitution de la chambre de l’Impératrice. Lieu hautement symbolique du château, dernier décor voulu par Joséphine, la chambre sera la première reconstitution menée à bien. De l’aménagement créé par l’architecte Berthault, il ne restait plus rien ; meubles et tentures avaient été envoyés à Munich, chez la veuve du prince Eugène, la duchesse de Leuchtenberg, avant la vente du domaine. Pour compenser ces pertes, sortiront alors des réserves meubles et sièges, proches des objets disparus.
Le projet d’exposition rétrospective de 1867 accéléra le réaménagement des autres appartements, meublés sur le même principe. Plus que jamais, le travail mené à Malmaison prouve le rôle du Garde-meuble comme gardien de la mémoire de l’histoire. Cheville ouvrière de cette opération de reconstruction du souvenir, il exauce le souhait de Napoléon III de restaurer Malmaison « dans les conditions où il était anciennement.

© RMN – Grand Palais (Château de Compiègne) / Thierry Le Mage